Cette édition 2018 des Bosses de Provence avait tout d'une partition bien menée. Un chef d'orchestre omniprésent en la personne de Jean-Pierre Carminati, le Président d'honneur du VC La Pomme de Marseille, une soliste tout sourire avec Nathalie Simon qui a toujours le mot pour détendre l'atmosphère, et un ensemble formé de bénévoles et de signaleurs habillés tout de orange cette année et le spectacle pouvait commencer.


D'autant que tout le monde a eu (vraiment) beaucoup de chance avec la météo, fort vent le samedi, énorme mistral le lundi, mais à peine une petite brise le dimanche, jour de l'épreuve, juste pour freiner un peu les cyclistes sur le retour dans le col de la Gineste. La chaleur (24°c au petit matin) et le bleu du ciel ont permis de découvrir ou redécouvrir des paysages toujours aussi grandioses sur des routes toujours aussi accidentées.
Ma position de "patrouilleur" Green Cycling me pousse à avoir deux attitudes sur ces épreuves, acteur sur le vélo (avec le mal aux jambes qui va avec) et spectateur, toujours en éveil pour regarder comment tout cela se déroule.

Alors si on ne regarde que les déchets qui sont rejetés dans la nature, et malgré une très forte représentation des "patrouilleurs" sur cet évènement, on reste perplexe. Il y a du mieux, certes, la route n'est plus une poubelle après le passage des cyclistes, mais j'ai tout de même dénombré plus d'une vingtaine de topettes (avec 2300 cyclistes, c'est presque "raisonnable") mais avec la moitié sur le col de la Gineste au retour, c'est-à-dire à 5 ou 6 kilomètres avant de basculer dans la descente vers Marseille. C'est un peu dommage.

A côté de ces mauvaises habitudes qui nous obligent à rester vigilants, j'ai trouvé que les bénévoles qui assuraient la sécurité aux carrefours ou sur la route avaient quelques difficultés avec les riverains. Au point que l'un d'entre eux ait été agressé au col du Pas de Belle Fille par un automobiliste énervé. Ce qui a conduit ce bénévole à l'hôpital où il a été opéré, un vrai scandale. J'ai d'ailleurs remarqué tout au long du parcours qu'être signaleur dans cette région, un dimanche matin ensoleillé, n'est pas une chose aisée. Il faut le reconnaître et les petits manques qui pourraient se rencontrer ici ou là sont choses pardonnables.

Mais comme toute partition se voit bonifiée par quelques bémols, cette année c'est la circulation automobile et le nombre de chutes qui m'ont marqué. Nathalie Simon a d'ailleurs eu la même impression à la lire dans le quotidien La Provence. Une grosse chute vers le col de l'Ange et un gros bouchon, avec les cyclistes qui roulaient dans les deux sens à cet endroit, ce fût un vrai "point noir" comme dirait "Bison Futé".

La fermeture à la circulation du col de la Gineste sur ses deux versants du petit matin jusqu'à 17h30 est une excellente chose, c'est même une condition sine qua none pour que l'épreuve perdure. Mais avec la densification du trafic routier au fil des années, il va falloir trouver une solution pour fluidifier tout ça, ou du moins informer les riverains et les motiver pour, qu'une fois par an, ils acceptent de voir tous ces cyclistes (dont la grande majorité vient de leur région) vivre ce bel évènement. Peut-être leur proposer un stage en Ardèche à la mi-juin ?
Et le sport dans tout ça, et bien une fois encore respect à tous les participants, et bravo à tous les patrouilleurs que je ne pourrai pas citer ici tant leurs performances ont été brillantes. Pour faire court, un grand bravo à Sophie Evrard pour sa seconde place sur les 130 kilomètres derrière l'inévitable Magdalena de Saint Jean. Et bien sûr des félicitations pour David De Vecchi qui triomphe pour la deuxième fois consécutive sur le grand parcours de 160 kilomètres.


C'est donc bien par une "ode à la joie" qui se lisait sur tous les visages dans le village d'arrivée sur le site de l'université de Luminy (mention spéciale pour la restauration proposée dans les locaux du CROUS) qu'il faut conclure car tout a une fin, même les plus beaux concerti.
Vincent
